Body Suspension, rencontre avec Cécile, novice.

J'ai toujours été passionnée de bodmod & ce qui y touche, enfin je crois. J'adorais ces tattoos old schools qui ornaient les bras de mon grand père & j'admirais ces piercings & autres modifications des peuples amérindiens dans les livres de mon père, tout ça ne date plus d'hier. 

Aussi, je me suis très récemment intéressée à la suspension, la première image que j'en ai, elle proviens d'un clip de Marilyn Manson, je ne saurais vous dire lequel, mais je revois cette femme suspensue par les genoux, il me semble, en me demandant "comment c'est possible ce truc". Puis j'ai découvert au fil du temps que c'était bel & bien réel, & pas un effet spécial pour un clip, que des personnes comme toi & moi se suspendaient par des crochets dans leur peau...

Certains diront que ces gens sont fous, masochistes, ou encore tarés...moi, j'ai pu échanger avec deux nanas ordinaires, chaleureuses, ouvertes d'esprit. Rencontre avec Cécile, qui as tenté l'expérience pour la première fois la semaine dernière, & Valentine, une habituée que je vous présenterais dans un second article consacré à la suspension .



Salut, peux tu te présenter aux lecteurs?

Je m appelle Cécile,j ai 38 ans et je suis d une profession rock'n'roll, prof de français et d histoire. Entre deux cours dans mon petit lycée professionnel de banlieue, je m occupe de ma fille Lizzie de 12 ans , et je rends visite à mon fils Benjamin de 22 ans . Bref un petit bout de femme d 1 m 53 dans un monde d ados.


Est tu à la base, une passionnée de bodmod ? 
A la base je suis passionnée de tatouages en réalité. Ma mère m'a toujours dit que j avais réclamé mon premier tattoo à l âge de 3 ans en voyant un tatoué dans un mariage. Depuis je n ai jamais lâché l'affaire et c'est ma mère elle même qui m'a offert mon premier. Pour tout ce qui concerne la modification corporelle, j'ai toujours été intriguée par la pratique mais sans pour autant vouloir une modification permanente. Je ne suis même pas percée. Je respecte et j'admire ceux qui passent le pas , que ce soit dans les implants ou les piercing . Mais cela ne correspond pas à ce que je suis et je pense sincèrement que cela doit faire partie de ce que l'on est au fond de soi pour pouvoir le montrer aux autres. J'ai , un temps, pensé à la scarification mais j'avoue avoir trop peur de la douleur. De plus, je ne suis pas certaine que ma hiérarchie, les autres profs ou les élèves comprennent le " pourquoi" de la démarche .


 


Qu'est ce qui t'a donné envie de tenter la suspension ? 
 
La suspension c'est différent. J'ai entendu parler de cette pratique il y a une dizaine d'années et je me suis souvent demandée quelle sensation on pouvait avoir à voler. Par contre je ne connaissais personne qui en avait vu ou fait . C'est très compliqué de parler de ça avec des inconnus . Il y a deux ans j ai rencontré mon compagnon Arnaud , qui m a dit qu' une bonne amie ( Corline du salon Cry Baby à Ghlin en Belgique ) organisait des suspensions dans son salon . Je lui ai toujours dit que j'aimerais voir cette performance . C'est en rencontrant Corline que j'ai compris que je voulais passer le pas. Un soir elle m a dit que j'étais prête et mon copain me l'à offert . Je pense que j'en avais besoin pour me prouver quelque chose. Je l'ai appréhendé comme un défi que je me lançais à moi même. Je pense réellement qu'avant tout c'est une décision personnelle qui ne doit pas être influencée par les autres . On ne prouve rien au monde, on le vit pour soi.


Ta première, c'était il y a moins d'une semaine, que peux tu m'en dire ? 

C était génial !!!! Franchement je ne savais pas si j'allais y arriver et j'essayais de ne pas trop y penser. Je sais qu'Arnaud était bien plus stressé que moi et m'a dit à plusieurs reprises que si je renonçais ce n'étais pas grave. Mais en voyant Corline se lancer je n'avais qu' une hâte, pouvoir voler à mon tour. C'est donc naturellement que j'ai demandé à passer en deuxième. Au passage je remercie Robin Pillon qui a pris le temps de discuter avec moi, m'expliquer que tout le monde n'y arrivait pas du premier coup et qu' il ne fallait pas le voir comme un échec. Un grand merci aussi à " Horrorbilly " qui était à la manivelle, et qui m'a rassurée en me disant qu' il garderait toujours un œil sur moi. Robin à testé l élasticité de ma peau et quand il a dit " c'est nickel " tout stress a disparu. Et c'est comme ça qu' on se retrouve accrochée avec une idée en tête , lever les pieds du sol. En moins de 3 minutes la manivelle a tourné et c'était parti. Et là on oublie tout. Il ne reste que la musique et la sensation d ivresse ....Bref on vole ! Le public n'existe plus. On a le sentiment de perdre pied et seules les voix de confiance résonnent : Arnaud mon chéri, Benjamin mon ami , Robin et Corline mes chefs d' orchestre. Le reste n'existe plus. Ça tourne, ça virevolte. Parfois on indique qu'on veut calmer le jeu pour l’étourdissement mais on atterrit pas ... On continue. C'est indescriptible et si difficile de dire ce qu' on a vécu, mais on l'à fait . Tous les soucis sont loin et on se retrouve en phase avec soi même . Mon expérience à duré 15 minutes mais je me souviens des compliments reçus à la descente. Je n'avais pas le sentiment d avoir fait quelque chose d'extraordinaire mais beaucoup m'ont dit que ce n'est pas si facile . J'étais juste très fière de moi d avoir réussi. 


Une question con, niveau douleur, ça donne quoi pendant ? 

Sans prétention aucune , je n'ai pas ressenti la douleur. Quand on est là haut la sensation de bien-être est si forte que la douleur n'existe pas. Beaucoup de gens me posent cette question mais je préfère ne pas en parler, ni montrer mes cicatrices. Je veux à tout prix éviter que les gens voient en ma démarche une notion de masochisme. La douleur n'est vraiment pas le vit recherché ... Et dans les cieux personne ne souffre non ?


Et après ? Des cicatrices, de la douleur ? 

Les jours suivants, le dos est plus sensible. Il faut expulser l'air des trous mais j'avais un bon médecin particulier haha. A ce jour je n'ai que quatre petites traces qui vont bientôt disparaître. Il ne reste que le souvenir d'un moment magique où la douleur passe au second plan .



L'envie de recommencer ?  Pourquoi ? 


Franchement je ne sais pas. C'est un moment unique et l'adrénaline de l'inconnu joue beaucoup. Quand on sait à quoi s'attendre est ce que l'on retrouve la même émotion ?? Certains m'ont dit que ce ne sera plus jamais pareil , certains recommencent tous les ans. J avoue que je suis encore dans mon expérience et je n'éprouve pas pour l'instant le besoin de recommencer. Il faudrait peut être retenter l'expérience autrement ... Pourquoi pas en double, qui sait !!??


Que tires tu de cette expérience ?  

On en ressort grandi. Si je devais résumer l'expérience en un seul mot ce serait plénitude ....
Je ne tenterai pas de convaincre les gens parce que je le répète c'est trop personnel mais c'est un moment unique et magique dont je me souviendrai toute ma vie. 



2 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour cet article et encore merci à Arnaud , corlune de cet baby à ghlin , Robin pillon le chef de la suspension , et les photographes Barbara dulière et Charles Lemaire ( qu' on peut retrouver sur Facebook )

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